Le barème kilométrique publié chaque année par l’administration fiscale ne s’applique pas automatiquement à tous les trajets professionnels. Certaines entreprises imposent leur propre méthode de calcul, parfois moins avantageuse. Le remboursement varie aussi selon le type de véhicule utilisé, la distance parcourue et le statut du salarié.Les auto-entrepreneurs doivent suivre des règles distinctes et ne bénéficient pas des mêmes plafonds que les salariés. Des contrôles peuvent entraîner un redressement fiscal en cas d’erreur dans la déclaration ou l’application du barème. Les montants remboursés ne sont exonérés de cotisations sociales qu’à condition de respecter des critères stricts.
Plan de l'article
Frais kilométriques : à quoi ça sert et qui peut en bénéficier ?
Derrière les frais kilométriques, il y a la réalité quotidienne de celles et ceux qui roulent pour le travail. Salarié ou indépendant, utiliser sa propre voiture ou son vélo pour une mission professionnelle, ce n’est pas un acte gratuit : cela a un coût bien réel. On ne parle pas que d’essence : entretien, assurance, usure, tout compte. Voiture, deux-roues, vélo… chaque moyen de déplacement peut être concerné, à la condition que le trajet soit strictement professionnel.
La palette de bénéficiaires s’est largement élargie. Salariés, indépendants, auto-entrepreneurs, même certains dirigeants non salariés peuvent avoir droit aux indemnités kilométriques pour peu que le véhicule leur appartienne. Les adeptes du covoiturage ou du vélo ne sont pas oubliés, grâce à des dispositifs spécifiques comme le forfait mobilités durables ou l’indemnité kilométrique vélo, pourvu que l’usage reste lié à l’activité professionnelle.
Voici un aperçu des situations les plus courantes où ces systèmes s’appliquent :
- Utilisation d’un véhicule personnel: que ce soit une voiture, un deux-roues ou même un vélo
- Déplacements professionnels: déplacement chez un client, mission, visite professionnelle
- Forfait mobilités durables: vélo, covoiturage, autres transports alternatifs
L’objectif reste limpide : éviter que le collaborateur assume à lui seul les coûts de ses déplacements professionnels. Remboursement kilométrique ou forfait dédié, le dispositif limite l’impact sur le portefeuille des usagers. Malgré tout, il ne s’applique jamais automatiquement : chaque employeur ou administration impose ses propres critères. La vigilance est donc de mise.
Les règles du jeu : conditions et justificatifs pour obtenir un remboursement
Pour pouvoir prétendre à un remboursement dans le cadre d’un trajet professionnel, la procédure doit être carré. Le déplacement doit obligatoirement servir l’activité professionnelle. Les déplacements entre domicile et lieu de travail sont exclus, hormis cas exceptionnels, comme l’absence totale de transports en commun adaptés.
Impossible de se contenter d’un simple relevé : chaque kilomètre remboursé doit être documenté avec précision. Carnet de route, notes de frais fournies, dates exactes, adresses, objectifs du déplacement… Tout doit pouvoir être justifié en cas de contrôle. L’administration fiscale veille à la cohérence entre les trajets déclarés et la réalité.
Deux méthodes sont possibles au moment de la déclaration : opter pour la déduction forfaitaire de 10 % sur le revenu imposable, ou se lancer dans la déclaration aux frais réels. Dans ce dernier cas, chaque dépense liée au véhicule doit être justifiée. Le barème kilométrique officiel sert alors de référence pour calculer le montant total à déduire ou à se faire rembourser.
Avant d’entamer vos démarches, vérifiez bien ces points :
- Seuls les déplacements professionnels ouvrent droit au remboursement
- Justificatifs nécessaires : carnet de route, notes de frais, preuves diverses
- Choix déduction forfaitaire ou frais réels lors de la déclaration de l’impôt sur le revenu
Le respect de ces étapes protège lors d’un éventuel contrôle et garantit que le remboursement kilométrique reste conforme à la législation fiscale.
Comment se calcule l’indemnité kilométrique en pratique ?
Pour calculer un remboursement kilométrique, aucune place n’est laissée à l’improvisation. L’administration fiscale publie chaque année un barème kilométrique précis, selon la puissance fiscale du véhicule et les kilomètres réellement effectués pour un motif professionnel. Il existe un barème pour les thermiques, un autre pour les véhicules électriques, et encore un spécifique pour les deux-roues.
Le principe : multipliez le nombre de kilomètres réellement parcourus par le tarif applicable à la puissance fiscale du véhicule. Par exemple : avec une voiture de 5 CV ayant réalisé 4 000 kilomètres pour l’entreprise, le remboursement suivra la grille en vigueur pour cette tranche et cette motorisation.
Avant de réclamer une indemnité, rassemblez ces éléments incontournables :
- Distance réellement parcourue (preuve ou carnet de bord à l’appui)
- Puissance fiscale du véhicule (carte grise)
- Application stricte du barème kilométrique
Le montant diffère fortement entre une citadine et une berline puissante. Quant à l’usage du vélo, il est lui aussi encadré par son propre barème (celui de l’indemnité kilométrique vélo) pour favoriser les nouvelles mobilités dans le travail quotidien.
Employeurs et salariés : droits, limites et astuces à connaître
La gestion du remboursement des frais kilométriques implique autant celui qui parcourt les kilomètres que celui qui valide le remboursement. L’employeur suit le barème kilométrique officiel, mais peut aussi encourager d’autres formes de mobilité, via le forfait mobilités durables. Certains dispositifs peuvent même se cumuler pour soutenir le vélo et le covoiturage, afin d’inciter à des déplacements professionnels responsables.
Pas de flou possible : seuls les trajets strictement professionnels sont pris en considération. Les trajets domicile-travail restent à la marge, réservés aux rares cas d’impossibilité de transport collectif. Au-delà du nombre de kilomètres, d’autres frais comme le péage ou le stationnement peuvent être remboursés s’ils sont justifiés et cohérents avec la mission.
Ce que doit retenir l’employeur
- L’application du barème kilométrique en vigueur est impérative : dépasser la limite expose à un redressement fiscal.
- Les sommes versées restent exclues des cotisations sociales, si et seulement si les règles sont strictement respectées.
Côté salarié, choisir d’appliquer les frais réels lors de la déclaration de l’impôt sur le revenu permet de prendre en compte l’ensemble des dépenses réellement engagées, pour peu que vous n’ayez pas opté pour la déduction forfaitaire. L’accumulation des preuves reste la meilleure protection : conserve notes de frais, tickets de péage, factures de carburant, factures d’entretien…
Un dialogue précis avec l’employeur se révèle souvent indispensable. Accordez-vous en amont sur la méthode de calcul, la nature des dépenses prises en charge, pour éviter tout malentendu. Le système reste souple, mais nécessite autant de vigilance que de méthode pour éviter toute contestation, interne ou fiscale.
Chaque kilomètre comptabilisé trace la frontière entre transparence et abus. Et demain, pourquoi pas une reconnaissance élargie pour le vélo ou le covoiturage, preuve que la mobilité professionnelle vit aussi avec son temps ?

