Le feu rouge s’éternise, les moteurs ronronnent, et soudain une horde de deux-roues glisse entre les files, filant droit vers la sortie. Coincé derrière son volant, un automobiliste se surprend à rêver d’évasion. Et si ce simple carton rose qu’il a obtenu il y a des années pouvait lui offrir ce luxe : passer du cockpit feutré à la liberté du guidon ?
Plan de l'article
Permis B et deux-roues : ce que dit la loi en France
Ceux qui ont l’habitude de dompter le bitume le savent : le permis B permet de goûter aux plaisirs du deux-roues, mais sous surveillance. La règle n’a rien d’une simple formalité : il faut afficher au moins deux ans d’ancienneté sur son permis auto pour espérer piloter une moto ou un scooter 125 cm³. Et impossible d’y échapper : une formation de 7 heures en école de conduite agréée s’impose, sauf cas très précis (permis B obtenu avant mars 1980, expérience assurée entre 2006 et 2010, ou formation antérieure validée).
A lire en complément : Localisation chevaux fiscaux carte grise : trouvez-les facilement
Avec ce permis, il est aussi possible de prendre le guidon d’un scooter à trois roues (L5e), à condition d’avoir soufflé ses 21 bougies pour certains modèles. Côté électrique, la loi ne fait pas de jaloux : tant que la puissance ne dépasse pas 11 kW (l’équivalent d’un 125 cm³ thermique), le permis B suffit. Au-delà, il faut viser plus haut : permis A2 pour les machines jusqu’à 35 kW, permis A pour les grosses cylindrées sans limite.
Petit tour d’horizon des permis deux-roues :
Lire également : Les pièces indispensables pour la vente ou l'achat d'une voiture d'occasion
- Permis AM (BSR) : cyclomoteur 50 cm³ dès 14 ans, après formation spécifique.
- Permis A1 : moto 125 cm³ accessible dès 16 ans, passage d’un examen à la clé.
- Permis A2 : motos jusqu’à 35 kW dès 18 ans, ratio puissance/poids ≤ 0,2 kW/kg.
- Permis A : toutes motos, accessible après deux ans en A2 et un stage de 7 heures.
Et hors de nos frontières ? La France fait cavalier seul. En Espagne ou en Italie, il faut impérativement un permis A1 pour piloter une 125 cm³. Même si la loi du 21 juin 2023 a ouvert le CPF à la plupart des permis, le décret du 17 mai 2024 a tranché : la formation 125 cm³ reste à la charge du conducteur. Impossible donc d’y échapper ou d’espérer un financement miracle.
Quelles motos et scooters pouvez-vous réellement conduire avec un permis B ?
Le permis B trace une frontière nette, mais l’univers qu’il ouvre n’a rien de monotone : citadins pressés ou amoureux des balades, chacun y trouve son compte. La règle : permis auto datant d’au moins deux ans, plus la formation obligatoire. Impossible de franchir la barre des 11 kW (15 ch) : les roadsters musclés resteront au garage. Mais le choix reste vaste.
Quelques modèles populaires accessibles avec ce sésame :
- Honda CB125F
- Yamaha MT-125
- KTM Duke 125
- Aprilia Tuono 125
- Suzuki GSX-S125
Envie de stabilité ? Les scooters trois-roues (L5e) type Piaggio MP3 ou Peugeot Metropolis attendent au coin de la rue, à condition d’avoir 21 ans pour certains modèles. Ces engins jouent la carte de la sécurité tout en se faufilant avec agilité dans la circulation.
Côté électrique, même partition : tant que la puissance reste sous les 11 kW, le permis B et la formation ouvrent toutes les portes (Super Soco, NIU, Rider…). Les adeptes du silence et du zéro émission peuvent s’élancer, sans détour par le permis moto classique.
Attention, toutefois : impossible de prendre le guidon d’une 125 cm³ à l’étranger sans permis A1. Les frontières rappellent que chaque pays fixe ses règles : l’Italie et l’Espagne, notamment, ne reconnaissent pas l’équivalence française.
Formation obligatoire : à qui s’adresse-t-elle et comment se déroule-t-elle ?
La formation de 7 heures s’adresse à tous les titulaires du permis B qui veulent s’initier à la conduite d’un deux-roues jusqu’à 125 cm³, à condition que leur permis ait plus de deux ans. Quelques exceptions : permis B obtenu avant mars 1980, conducteur assuré pour un deux-roues entre 2006 et 2010, ou formation de 3 heures validée entre 2009 et 2011.
- permis B obtenu avant mars 1980,
- assurance deux-roues entre 2006 et 2010,
- ou formation de 3 heures suivie entre 2009 et 2011.
Pour tous les autres, c’est la case auto-école agréée. Impossible de faire l’impasse.
Le contenu de cette formation se divise en trois temps : deux heures de théorie pour appréhender les fondamentaux, deux heures de pratique sur plateau, trois heures de circulation réelle. L’objectif : acquérir les bons réflexes, comprendre les spécificités du pilotage urbain et adopter une conduite responsable. Pas d’examen final : assiduité et implication suffisent.
À la fin, un certificat de formation est délivré. Il accompagne le permis B lors de chaque contrôle routier. En cas d’expérience antérieure, un relevé d’assurance peut faire office de justificatif.
La formation de 7 heures reste exclue du financement CPF : la Caisse des Dépôts ne la considère pas comme éligible. Les stages doivent être effectués en France et n’ont aucune reconnaissance à l’étranger.
Sanctions, risques et conseils pour rouler en toute légalité
La tentation d’aller plus vite que la réglementation se paie cher. Rouler sans formation de 7 heures ou sans justificatif ? L’amende tombe : 135 € forfaitaire, jusqu’à 750 € si récidive, et le deux-roues peut rester sur le bas-côté. Quant à l’assurance, elle s’évapore purement et simplement. Un accident ? Les frais sont pour votre poche, sans limite.
Les contrôles routiers ne laissent rien au hasard : permis B, attestation de formation ou justificatif d’expérience, assurance en règle et certificat d’immatriculation doivent toujours accompagner le pilote. Un simple oubli : 38 €, montant qui grimpe à 750 € si le document manque toujours cinq jours après. Deux-roues non immatriculé : la note peut atteindre 750 €.
Impossible de négliger l’assurance. La responsabilité civile est le minimum légal, et depuis 2019, les forces de l’ordre vérifient en direct via le fichier des véhicules assurés (FVA). Pour les cyclomoteurs 50 cm³, trois documents sont incontournables : preuve de l’âge (14 ans minimum), certificat d’immatriculation, permis AM ou équivalent.
Envie de franchir le pas malgré un budget serré ? La plateforme 1 jeune 1 permis propose des aides financières pour faire le premier pas vers la mobilité motorisée, sans prendre le risque de l’illégalité.
Sur la route, chaque détail compte. Un coup de clé, un casque ajusté, et le bitume s’offre à ceux qui savent conjuguer liberté et responsabilité. Prendre le guidon, c’est aussi assumer la règle du jeu : rouler léger, mais toujours carré.