La majorité des motos modernes présentent une béquille latérale placée à gauche. Ce détail technique impose une routine quasi universelle : l’accès par le flanc gauche devient la norme, même pour les modèles dépourvus de béquille centrale.
Cette habitude s’enracine dans l’histoire mécanique et militaire, bien avant la standardisation industrielle. Pourtant, quelques écoles de conduite à l’étranger préconisent parfois l’inverse, soulevant des débats autour de la sécurité et de la praticité.
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Un réflexe universel chez les motards : d’où vient cette habitude ?
Sur tous les parkings, qu’ils soient bitumés, couverts de gravier ou bordés d’herbe, un geste s’impose d’emblée : monter à moto par la gauche. Ce réflexe n’a rien d’anodin. Il s’inscrit dans une histoire longue, où mécanique et tradition se répondent.
À l’origine, le côté gauche était déjà privilégié : la majorité des gens étant droitiers, il était plus naturel et plus sûr de monter de ce côté. Mais la véritable source vient de la cavalerie. Les soldats, sabre au côté gauche, enfourchaient leur cheval par là pour garder la main droite libre et prête à agir. Quand la moto a pris le relais du cheval dans les rues et sur les routes, le rituel est resté.
Les constructeurs anglais, notamment BSA ou Norton, n’ont pas dévié d’un pouce : commandes de vitesses à gauche, béquille également, tout est pensé pour ce sens. Même les BMW d’avant-guerre perpétuaient ce schéma. Puis, avec la généralisation des motos britanniques et allemandes, la pratique s’est installée partout et les réglementations françaises l’ont renforcée.
Voici quelques repères qui confirment ce standard universel :
- La majorité des motos modernes sont équipées d’une béquille à gauche, ce qui rend le geste quasi automatique.
- Dans les auto-écoles françaises, cette méthode est systématiquement enseignée, pour une cohérence technique et pédagogique.
This réflexe façonne l’approche de la moto, qu’il s’agisse d’un petit scooter urbain ou d’une vénérable machine de collection. Monter par la gauche, c’est suivre un geste hérité de générations entières de motards, du Bol d’Or aux routes alpines.
Pourquoi le côté gauche et pas l’autre ? Les vraies raisons expliquées
La logique mécanique ne laisse pas de place au hasard : la béquille latérale, présente sur la quasi-totalité des motos européennes, est fixée à gauche. Ce choix, mêlant héritage et bon sens industriel, protège le pilote lors de la montée ou de la descente. En France, aucune loi n’impose le côté, mais la réalité du terrain s’est imposée à tous.
L’agencement des commandes ajoute une pièce au puzzle. Depuis les années 1970, la plupart des marques, sous l’influence de Honda et Ducati, placent le sélecteur de vitesses à gauche. Avant cette unification, certaines anglaises, Norton, BSA, misaient sur le côté droit, mais le marché international a balayé cette diversité. Résultat : passage des rapports au pied gauche, frein arrière au pied droit. Tout est fait pour que l’accès par la gauche limite les risques de perte d’équilibre.
Dans la pratique, chaque détail compte. Monter par la gauche, c’est garder la moto droite, le guidon bien orienté, la main gauche prête sur l’embrayage si besoin. Même le passager respecte la règle : il embarque après le pilote et du même côté, pour ne pas faire basculer la moto. L’organisation des leviers, la position du pied au sol, tout converge pour faire du flanc gauche le réflexe universel, du garage familial aux paddocks du Tourist Trophy.
Monter à gauche, un choix qui fait la différence pour la sécurité
Grimper sur une moto par la gauche, ce n’est pas juste une question d’habitude. C’est une affaire de stabilité et de sécurité. Sur route, sur une pente ou même sur un terrain glissant, le côté gauche s’impose naturellement. La jambe gauche bien posée au sol, la main agrippée au demi-guidon gauche, l’équilibre est immédiat. Ce point d’ancrage limite le risque de chute, surtout quand la selle se trouve à plus de 850 mm du sol.
Chaque geste pèse dans la balance, surtout pour les motards aguerris. Sur une pente, orienter la moto vers la béquille latérale évite qu’elle ne tombe du mauvais côté. La main gauche, prête sur le levier d’embrayage, offre une marge de manœuvre en cas d’imprévu, tandis que le pied droit gère le frein arrière si nécessaire.
Quelques avantages concrets à retenir :
- Stabilité immédiate grâce au pied gauche bien ancré.
- Contrôle optimal du guidon et des commandes au moment clé.
- Moins de risques de déséquilibre, notamment avec un passager moto à bord.
Le passager suit la même logique : il attend que le pilote soit prêt, puis monte à gauche, pour éviter tout transfert soudain de poids. Certains modèles avec béquille centrale demandent un peu plus d’attention, mais la règle reste : pied gauche, main gauche, regard vers la trajectoire. Cette routine n’est pas un détail, elle réduit la vulnérabilité à l’arrêt. Chaque geste compte, rien n’est laissé au hasard.
Petits conseils pour adopter les bons gestes au quotidien
La pratique quotidienne à moto ne laisse pas de place à l’approximation. Avant chaque départ, prenez soin de vérifier la stabilité de la béquille latérale, surtout si le sol est meuble. Un simple appui du pied gauche suffit généralement, mais sur de l’herbe humide ou du gravier, il faut rester vigilant. Mieux vaut garder la montée par la gauche, même si ailleurs, certaines habitudes diffèrent selon le sens de la circulation ou la configuration urbaine.
Pensez à jeter un œil au sol avant d’enfiler votre casque. Un coup d’œil rapide sur la position de la moto, le réglage du guidon ou la tension de la chaîne peut éviter bien des tracas. Gardez la main gauche disponible, prête à réagir sur le levier d’embrayage si la moto vacille.
Voici quelques détails à ne pas négliger pour rouler l’esprit tranquille :
- Sur une pente, orientez la roue avant vers la bordure ou le trottoir pour limiter les risques de glissade.
- Choisissez une zone stable pour poser la béquille latérale, même lors d’un arrêt express pour ajuster une GoPro ou lire une carte.
En France, les gestes appris en auto-école ou sur circuit prennent tout leur sens : la main gauche maîtrise la moto, le pied droit reste disponible pour le frein arrière. Le passager attend que tout soit prêt avant de monter. Ces bons gestes moto ne relèvent pas du folklore, ils font la différence sur la route comme à l’étape.
La prochaine fois que vous croiserez un motard enfourchant sa machine du côté gauche, souvenez-vous : derrière ce geste anodin, il y a des siècles d’histoire, des choix techniques et une question de sécurité qui ne se discute pas.

